Marchés clés 2010

2009 a été une année pleine de contrastes et de défis pour toute la région nordique et balte. La crise économique internationale a été ressentie partout, mais avec des conséquences diverses.
Les plus grands pays nordiques sortent progressivement d'une courte récession. La Norvège, aidée par ses réserves pétrolières, enregistre les meilleurs résultats, suivie par le Danemark. Les industries exportatrices de Suède et de Finlande, traditionnellement motrices de la croissance, ont été durement touchées mais montrent des signes de reprise. Les exportateurs devraient traverser sans trop de dommages cette période difficile en s'appuyant sur les profits records des années précédentes.

L'année a été plus sombre en Estonie et en Lituanie, la nette contraction qui se poursuit contrastant avec la croissance à deux chiffres des années précédentes. Enfin, Lettonie et Islande ont connu la quasi-banqueroute associée à de sérieuses conséquences politiques et sociales, mais montrent de nets signes de stabilisation après avoir reçu prêts et assistance du FMI.

Croissance du PIB réel (%) dans les pays nordiques
et baltes, historique et prévisions













Prévisions 2009 et 2010 basées sur le rapport d'octobre 2009 du FMI

La question des fluctuations de taux de change est au centre des préoccupations, et elle devrait le rester en 2010. La Finlande reste à ce jour le seul membre de la zone euro. Le Danemark et les 3 pays baltes ont leurs propres devises, ancrées à l'euro et qui ont maintenu leur cours malgré les turbulences financières. La Suède, la Norvège et l'Islande ont des devises autonomes, et toutes 3 ont vu leur cours plonger face à l'euro fin 2008, avant d'amorcer un mouvement de réappréciation dès mars 2009. Aucune n'est encore revenue à son niveau pré-2008 même si la couronne norvégienne en est proche.
La forte variabilité, peu commune dans une région où les cours étaient stables depuis de nombreuses années, a provoqué des arbitrages inhabituels. Par exemple, certaines entreprises finlando-suédoises (à l'instar du géant papetier Stora Enso) ont choisi de transférer certaines activités en Suède pour bénéficier du bas niveau de la couronne suédoise.
L'entrée sur les marchés ayant connu un glissement de leur devise par rapport à l'euro est souvent devenue plus difficile pour les entreprises étrangères, de manière nette en Islande et dans une bien moindre mesure en Suède.

La tendance de fond qui avait vu une hausse annuelle de 5 à 15% des importations et des exportations de 2000 à 2008 devrait persister, les flux ont ralenti pendant une année mais montrent des signes de reprise. 2010 offrira de nombreuses opportunités dans la région nordique et balte, incluant de nouvelles perspectives nées de la crise elle-même.

Finlande et Norvège - marchés clés 2010

Ces pays devraient être les plus intéressants pour les fournisseurs et partenaires étrangers en 2010.
La Finlande a vu ses importations et exportations connaître une baisse de l'ordre de 20% en 2009, mais les deux devraient rebondir l'an prochain.
La concurrence sur le marché de la santé y est souvent plus faible que dans les pays voisins. De plus, le pays ayant le plus bas niveau de dépenses de santé par habitant des pays nordiques, la marge de manœuvre des décisionnaires reste plus importante qu'ailleurs. Le modèle de l'État providence généreux et soutenant l'incorporation de nouvelles technologies visant à améliorer constamment la qualité de service conserve un large soutien populaire.
Le pays a suivi une politique d'innovation très ambitieuse, avec des investissements publics et privés de grande ampleur. La réduction des flux financiers due à la crise tend paradoxalement à créer de nouvelles opportunités de coopération à l'international, les start-up passant brutalement du statut d'entreprises uniquement basées sur la recherche à un modèle qui donne progressivement un plus grand rôle à la production et la commercialisation.
Le secteur industriel a connu un retournement plus marqué et la production industrielle devrait mettre au moins 2 ans à revenir à son niveau pré 2008. La situation actuelle permet néanmoins une meilleure incorporation des technologies entraînant des réductions de coût ainsi que de solutions environnementales.
En comparaison avec la plupart des autres pays européens, la Norvège a relativement peu souffert de la crise. Le gouvernement s'appuie sur les larges profits générés par l'activité pétrolière et gazière pour soutenir l'innovation.
Le marché intérieur est resté dynamique tout au long de l'année 2009. Le marché de la santé dépend largement des importations et n'est pas affecté autant que dans d'autres pays par les plans d'économie.
Les principaux groupes industriels ont connu une année souvent meilleure que les perspectives initiales ne le laissaient penser (à l'exemple de Norsk Hydro, StatoilHydro, Yara…) notamment suite à la mise en place de mesures de réduction de coût efficaces. Les pertes modestes seront compensées par les profits record des précédents exercices, d'autant que les prévisions pour 2010 sont nettement meilleures.

Le Danemark et la Suède resteront des marchés intéressants en 2010 pour la plupart des fournisseurs. La Suède, malgré les questions de taux de change et le risque de concurrence avec des producteurs locaux, reste le plus important marché de la région nordique tant pour la santé que pour l'industrie. Le pays est difficilement contournable dans le cadre de projets de développement dans la région. Une économie très stable, une grande ouverture à l'international, un pouvoir d'achat élevé et une politique d'innovation forte sont parmi les atouts du Danemark.

Les temps ont été plus difficiles sur les marchés baltes, et 2009 a été globalement une mauvaise année pour démarrer une activité sur ces marchés à l'exception de quelques niches. 2010 sera nettement meilleure bien que moins prometteuse que dans les pays nordiques. Pour les fournisseurs étrangers sans expérience de ces marchés, 2010 peut être une bonne année pour les explorer et les comprendre, avec pour objectif d'être bien implanté pour bénéficier du retour d'une croissance à deux chiffres. Celle-ci était la norme pendant la première partie de la décennie et devrait revenir dans le cadre d'un mouvement de rattrapage technologique et de convergence vers le niveau de vie des pays nordiques.
Dans le domaine de la santé, les dépenses par habitant ne sont qu'à environ 1/3 du niveau des pays nordiques, et 2009 a vu simplement une pause dans le mouvement de croissance des dépenses de plus de 10% par an démarré au milieu des années 1990. Le secteur industriel sera quant à lui amené à poursuivre son processus de modernisation, notamment via l'incorporation à grande échelle de technologies environnementales.
Si certains pays doivent être préférés à d'autres dans le cadre d'une stratégie de développement, alors l'Estonie, qui devrait adopter l'euro en 2011, est la plus avancée sur le chemin de la sortie de crise alors que les perspectives restent plus sombres en Lettonie au moins jusqu'à mi 2010.

Le cours de la couronne risque de pénaliser les fournisseurs étrangers voulant pénétrer le petit marché islandais au cours de l'année à venir, et ce malgré une stabilisation spectaculaire de l'économie à peine un an après l'effondrement du système financier. Les produits innovants continueront à connaître le succès sur un marché où l'avancée technique prime souvent sur le coût.



3 novembre 2009


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Pays / année
2007
2008
2009
2010
Suède
2.6
-0.2
-4.8
1.2
Danemark
1.6
-1.2
-2.4
0.9
Finlande
4.2
1.0
-6.4
0.9
Norvège
3.1
2.1
-1.9
1.3
Lituanie
8.9
3.0
-18.5
-4.0
Lettonie
10.0
-4.6
-18.0
-4.0
Estonie
7.2
-3.6
-14.0
-2.6
Islande
5.6
1.3
-8.5
-2.0